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Accès à l’AME : «C’était un cauchemar sans fin»

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Alors qu’ils pouvaient prétendre à l’aide médicale d’Etat, Angéline, Clarisse et Ousmane décrivent à «Libération» la bataille qu’ils ont dû mener pour être pris en charge malgré de lourds problèmes de santé.
Ousmane (prénom d'emprunt), a rendez-vous en octobre 2021 auprès d'Angéline (aussi un prénom d'emprunt) au centre MSF d'accueil et d'orientation de Pantin pour avoir accès à des cours. (Livia Saavedra/Libération)
publié le 11 juillet 2022 à 20h33
(mis à jour le 8 novembre 2023 à 10h59)

A l’occasion du vote par les sénateurs de la suppression de l’AME mardi 7 novembre 2023, nous republions ces témoignages parus en juillet 2022.

Angéline, Clarisse et Ousmane (1) vivent à Paris depuis plusieurs années. Il et elles ne viennent pas du même pays, n’ont pas le même vécu, mais le trio partage l’expérience identique des sans-papiers confrontés à la rupture des droits d’accès à la santé en France. Angéline, Clarisse et Ousmane sont théoriquement bénéficiaires de l’aide médicale d’Etat (AME), dispositif qui prend en charge, dans la limite des tarifs de la sécurité sociale, les frais médicaux des personnes en situation irrégulière sur le sol français. Pourtant, l’obtention de cette AME est loin d’être évidente dans la réalité. Encore moins depuis de récentes mesures gouvernementales qui ont drastiquement complexifié les démarches et les critères pour pouvoir en bénéficier. Dans Libération, ils témoignent tous les trois de leur parcours de soins décousu et racontent les entraves d’un système défaillant et discriminatoire.

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