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Interview

Agnès Buzyn, sur la gestion du Covid : «On n’a tiré aucune leçon de la pandémie»

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Blanchie, l’ancienne ministre de la Santé réagit, pour «Libération», à la décision de non-lieu de la commission d’instruction de la Cour de justice de la République sur sa gestion de la crise du Covid-19.
L'ancienne ministre de la Santé Agnès Buzyn, en 2023. (Edouard Caupeil/Libération)
publié le 7 juillet 2025 à 20h29

Agnès Buzyn a été ministre de la Santé du 17 mai 2017 au 16 février 2020. Désormais à la Cour des comptes après être passée par l’Organisation mondiale de la santé (OMS), elle réagit, pour Libération, à la décision de non-lieu de la commission d’instruction de la Cour de justice de la République (CJR) sur sa gestion de la pandémie de Covid-19.

Vous avez été blanchie aux cotés d’Edouard Philippe, ancien Premier ministre (mai 2017-juillet 2020), et de votre successeur, Olivier Véran (février 2020-mai 2022). Quel sentiment prédomine, soulagement ou sentiment d’avoir été la cible d’accusations injustifiées à vos yeux ?

Ça a pesé pendant cinq ans quand d’autres procédures devant la CJR ont duré jusqu’à près de vingt ans, mais je n’ai jamais dévié de la conviction qu’il fallait faire confiance à la justice de mon pays. Cela a été long et court vu la taille et la complexité du dossier. Cela ne pouvait pas être une autre décision depuis que la Cour de cassation, dans une rare décision, avait annulé en janvier 2023 ma mise en examen pour mise en danger de la vie d’autrui prononcée en janvier 2021 : j’avais quitté mes fonctions de ministre dès le 16 février 2020 et l’épidémie n’a débuté en France que le 25 février.

Y a-t-il une exception française en matière de judiciarisation contre fautes dans les réponses apportées à la pandémie du Covid-19 ?

Nous sommes l’unique pays au monde, a fortiori le seul dans une grande démocratie, où des membres d’un gouvern