Passé le perron du pavillon, la pharmacie n’est qu’à cinq petites minutes de marche. Trois, si le tempo est rapide. «Tu reviens vite, hein ?», fait mine de s’inquiéter Georges Robinet, bientôt 80 ans. «Tu sais, je pleure le soir, quand tu pars.» Un rire espiègle ponctue la phrase. Sur le chemin pour aller chercher les médicaments de l’octogénaire et de son épouse, Muriel Ciret, auxiliaire de vie depuis dix ans – dont six dans la société d’aide à domicile O2 avec laquelle elle travaille toujours aujourd’hui, et trois auprès du couple Robinet –, s’en amuse : «Ce sont comme de grands enfants.» De grands enfants qui deviennent presque comme ses parents, dit-elle, à force de les côtoyer : «Je fais un peu partie de la famille, pour eux.» Car le quotidien de cette aide à domicile est rythmé par les va-et-vient des visites, appelées «missions» dans le jargon médico-social : du lundi au samedi, ce sont environ trois heures par jour qu’elle consacre au couple installé à Roissy-en-Brie (Seine-et-Marne). Au programme : lever et toilette de Ginette Robinet, préparation du petit-déjeuner, un brin de ménage, et quelques courses de dépannage. «Mais normalement, ce n’est pas mon travail, précise-t-elle. Je le fais afin d’avoir la conscience tranquille.» Puis elle revient le soir, après avoir rendu visite à d’autres seniors, pour la mise en pyjama.
Temps de travail hebdomadaire ? 41 heures. Elle n’a qu’un seul jour de repos. Salaire mensuel ? En