Depuis longtemps, le plan de Blair Dunlop, Franco-Britannique de 37 ans, était tout tracé : finir ses études de médecin généraliste à Brighton, puis s’installer en France, où vit une partie de sa famille et celle de sa conjointe française. Là-bas, le couple a une maison dans la Drôme et pourra y élever ses deux enfants. Fin 2020, tout s’est précisé : diplôme obtenu en septembre, examen linguistique validé dans la foulée, demande d’inscription auprès de l’Ordre des médecins envoyée en décembre – sésame indispensable pour exercer la médecine. Sauf que le Brexit est passé par là. Et avec lui, la fin des procédures simplifiées pour travailler dans l’Union européenne. Aujourd’hui, Blair ne peut toujours pas exercer en France.
Il est loin d’être le seul. Une cinquantaine de médecins ou étudiants en médecine ayant débuté leur longue formation au Royaume-Uni avant sa sortie de l’UE se sont réunis pour faire entendre leurs difficultés. «Nous avons passé ou passons des examens sélectifs, notre diplôme remplissait les normes européennes. Il n’a pas changé depuis», insiste Blair Dunlop, également président de l’Association des médecins franco-britanniques. Ils font valoir qu’ils ne pouvaient pas savoir que leur diplôme ne serait pas reconnu dans l’UE lorsqu’ils ont commencé leurs longues études (plus de dix ans). La situation peut même sembler paradoxale, alors que responsables politiques et acteurs locaux s’arrachent les cheveux pour