Il est un peu plus de 16h30 lorsque le téléphone de Jordan retentit, début juillet, alors qu’il arrive vers la gare pour grimper dans un TER. Une sonnerie inhabituelle, qui bipe au rythme des battements d’un cœur. L’alerte apparaît aussi sur son écran : une personne a fait un malaise, à quelques centaines de mètres de lui. L’Auvergnat de 30 ans accepte la mission, se précipite dans la petite rue indiquée. Il y trouve une femme allongée sur le bitume, le passant à côté d’elle ayant alerté les secours. La victime est inconsciente, mais respire encore : pas besoin de massage cardiaque, Jordan la glisse en position latérale de sécurité. Puis il attend. Vérifie son pouls régulièrement, s’assure que le mince filet d’air subsiste entre ses lèvres. Huit longues minutes passent. La sirène des pompiers parvient finalement jusqu’à eux. «Je leur ai décrit la situation, puis ils ont pris le relais. J’ai fait les tout premiers gestes, ensuite ça ne me regardait plus.»
De cette inconnue, une femme de «40 ou 50 ans», il ne connaissait rien au moment d’intervenir. Il n’en sait pas plus aujourd’hui. Jordan est aide-soignant – pas un professionnel du secours, ni un membre d’une association de secouristes. Il a été prévenu par une application qu’il a téléchargée il y a quelques mois : Staying Alive, développée par l’association du même nom. L’objectif se niche dans son nom : dépêcher une personne à proximité avant l’arrivée de