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Libération
Le billet de Sabrina Champenois

Arrêts maladie : salariés ou médecins, tous suspects et tous coupables aux yeux du gouvernement

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Dans une nouvelle remontée de bretelles culpabilisante, le ministre de la Santé a exhorté ce jour les premiers à être «citoyens», les seconds à «être précautionneux».
Le ministre de la Santé, Yannick Neuder, le 22 juillet à l'hôpital Necker à Paris. (Alain Jocard/AFP)
publié le 30 juillet 2025 à 6h11

Ah, le fameux «quelqu’un». Il est magique, ce terme qui permet par exemple de créer une persona – en marketing, un profil type doté de caractéristiques socio-démographiques et psychologiques spécifiques. Ce mardi, sur BFM, le ministre de la Santé, Yannick Neuder, qui discourait sur les arrêts maladie, en a inventé une : «Je suis toujours choqué par quelqu’un qui dit : “Bon ben puisque c’est comme ça, je me mets en arrêt de travail”».

Les marketeux avancent à l’appui des âges, des configurations familiales, des secteurs d’activité, des comportements de consommation, etc. Neuder, lui, se contente de citer ce lunaire «bon ben puisque c’est comme ça, je me mets en arrêt de travail», comme s’il résumait un comportement si partagé qu’il constituerait une identité. Laquelle ? Sa phrase suggère un salarié capricieux, qui, donc, au débotté, déciderait lui-même, tranquillou bilou, de baisser le rideau. Et le ministre de rappeler que l’arrêt de travail reste «un acte médical» et d’exhorter chaque Français à être «citoyen» : «On ne sollicite pas un arrêt de travail si son état de santé psychique ou organique ne le nécessite pas.»

Mais le su