Période de coupe pour les dépenses de santé. Le gouvernement prévoit 1,7 milliard d’euros d’économies en 2025, a annoncé mercredi Catherine Vautrin, la ministre du Travail, de la Santé, lors d’une audition à l’Assemblée nationale. Une réponse au dérapage constaté sur les premiers mois de l’année, a-t-elle précisé.
Les mesures présentées reposent notamment sur la «mobilisation d’une réserve de 700 millions d’euros de dépenses» pour l’hôpital et le médico-social, et d’économies sur le médicament «à hauteur de 500 millions d’euros», a expliqué Catherine Vautrin, accompagnée pour l’occasion de sa collègue des Comptes publics Amélie de Montchalin, devant la commission des Affaires sociales de l’Assemblée. Le plan d’économies table également sur un décalage au 1er janvier 2026 de hausses des tarifs de kinés et de médecins spécialistes, qui étaient prévues au 1er juillet 2025, a indiqué la ministre.
«Efforts demandés»
Cela représente «75 millions d’euros pour chacune» de ces ceux catégories, a-t-elle indiqué. «Nous avons parfaitement conscience des efforts demandés à chacun mais nous jouons la pérennité du modèle social», a déclaré Catherine Vautrin. Le plan prévoit encore 100 millions d’euros sur les indemnités journalières, versées par l’Assurance maladie en cas d’arrêt de travail.
Sur ce dernier point, il sera nécessaire de poursuivre les efforts en 2026, a-t-elle encore insisté. Les propositions faites en ce sens mardi par l’Assurance maladie sont, selon elle, «extrêmement intéressantes» et permettront «d’aller beaucoup plus loin», l’année prochaine. Au 1er avril, le plafond d’indemnité journalière était passé de 53,31 euros brut à 41,47 euros, soit la moitié du salaire brut, permettant une économie de 600 millions d’euros.
«Pas d’autre solution»
L’annonce d’un plan d’économies par le gouvernement fait suite à l’avertissement donné le 18 juin par les experts du comité d’alerte sur les dépenses d’assurance maladie. Selon ces experts, au vu du rythme de dépenses observées sur les quatre premiers mois de l’année, celles-ci devraient dépasser de 1,3 milliard les dépenses prévues (265,9 milliards d’euros).
Catherine Vautrin a par ailleurs indiqué que le gouvernement «n’avait pas d’autre solution» que de soutenir la réforme de la tarification des transports sanitaires par taxi, qui a suscité manifestations et action de blocage des professionnels ces dernières semaines. Le gouvernement table sur 300 millions d’économies réalisées sur trois ans grâce à la nouvelle convention tarifaire.
«Nous avons écouté les préoccupations» des taxis et «analysé leurs propositions», a-t-elle déclaré, alors que la profession envisage un nouveau mouvement de grève dans les prochains jours aux abords de Charles-de-Gaulle et d’Orly. «Des ultimes échanges auront lieu sur certains paramètres, mais nous n’avons pas d’autres solutions qu’une réforme de modèle de tarification» et «nous appliquerons cette réforme.»