Quand on passe les portes de la réanimation, le temps s’arrête. Il est 9 heures du matin ce lundi à l’hôpital Robert-Ballanger d’Aulnay-sous-Bois (Seine-Saint-Denis) mais, une fois dans les couloirs du service, tout ce qui se passe dehors semble mis en pause. Jusqu’à ce qu’un nouveau malade vienne remplir un des lits. Ici, la vie des patients est «mise entre parenthèses», comme aime le dire Francesco Santoli, chef du service réanimation. Il file la métaphore : «Parfois, elle se termine par un point. D’autres fois, par un point-virgule, ou des points de suspension.»
Pendant de trop longs mois, les soignants du service ont vu des vies s’arrêter brutalement, la faute au Covid-19. Mais, depuis plusieurs jours, l’équipe reprend son souffle. Ce lundi, sur 18 lits, cinq seulement sont occupés par des malades du virus. Contre la quasi-totalité du service il y a encore à peine deux semaines. A l’échelle nationale, la pression était en baisse dans les services de réanimation, avec 2 472 personnes hospitalisées (-16% sur une semaine). Célia ne veut pas crier victoire trop vite. Mais quand même, pour l’infirmière de 34 ans, exténuée d’avoir perdu tant de patients, ce creux au cœur de la pandémie est un soulagement. «Le Covid nous a beaucoup confrontés à l’échec, surtout ces derniers mois,