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Au Trayas, à la frontière entre Alpes-Maritimes confinées et Var riant, «on est coupé en deux»

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La pandémie de Covid-19 en Francedossier
Le hameau provençal est situé à cheval sur deux départements aux aspects bien différents : d’un côté le littoral est confiné le week-end, de l’autre les sorties sont autorisées. Certains n’ont pas hésité à franchir la frontière pour en profiter.
Au Trayas, ce samedi 27 février 2021, certains joggeurs venus des Alpes-Maritimes profitent de la liberté côté varois. (Eleonora Strano/Libération)
par Mathilde Frénois, correspondante à Nice et photo Éléonora Strano. Hans Lucas
publié le 27 février 2021 à 16h54

Les mouettes rasent la pointe Notre-Dame. Nicole s’avance : «Elles volent à terre. Il y aura un coup de mer et la pluie suivra.» Mais les mouettes vont et viennent, se moquant allègrement de la météo et des confinements. La pointe Notre-Dame, dans le hameau du Trayas, est divisée par une ligne imaginaire : celle de la délimitation entre deux départements. A l’est, les Alpes-Maritimes, confinées depuis ce samedi matin. A l’ouest, le Var, encore libre de tout déplacement. Les habitants du Trayas sont à cheval entre deux dispositifs.

Nicole observe les oiseaux côté varois. «Ma maison est à 40 mètres de la limite. Et ça nous fait bien rigoler: je peux bouger mais pas mes voisins, raille la retraitée. C’est comme le nuage de Tchernobyl, il ne faut pas croire que le virus s’arrêtera à la frontière.» Face à la flambée des contaminations au Covid-19, les autorités ont décidé de confiner les Alpes-Maritimes pour deux week-ends. Le département a le taux d’incidence le plus haut de France : 628 cas confirmés pour 100 000 habitants. C’est deux fois plus que dans le Var, placé uniquement en «surveillance renforcée».

Avant le Covid, Le Trayas souffrait déjà de cette frontière imaginaire. Pour les secours, les gendarmes, l’entretien des routes, la paperasse, Le