«D’habitude, c’est la tempête, mais là c’est plutôt calme !» Grands yeux bleus et pas décidé, Marie (1), le médecin de permanence aux urgences du CHU de Nantes, souffle un peu ce lundi après-midi. Derrière son ordinateur, elle consulte le registre des entrées où chaque patient est listé avec son temps d’attente et détaille : «Nous avons 85 patients dans le service, ça va.» Avant d’opiner : «Moins de 100, nous sommes bien. Le seuil critique c’est 115. Une fois, nous avons atteint les 167 !»
A Nantes comme ailleurs, le service des urgences, qui accueille 220 personnes en moyenne chaque jour, connaît d’inquiétantes périodes de saturation. Ainsi début janvier, avec des pics à 280 entrées sur vingt-quatre heures, il a plongé dans le rouge pendant une dizaine de jours. «La file d’attente ne s’éclaircissait jamais, se souvient un soignant présent à ce moment. On arrivait à 6 heures du mat, il y avait déjà trente personnes. Le pire, c’est que parmi les patients, nous avions des cas graves, des gens sous surveillance étroite, sous respirateur, sous adrénaline…»
A cette période, la mort d’une