Passer une heure de moins aux urgences grâce à l’intelligence artificielle, c’est le pari tenu du CHU de Rennes. Lorsqu’un patient arrive aux urgences pour une blessure de type fracture ou entorse, il remplit un questionnaire détaillé, est reçu par un interne et effectue une radiographie. C’est ensuite que les délais d’attente s’allongent. Le protocole habituel exige qu’un médecin senior – ayant terminé son cursus de formation – analyse les images de la radiographie, un moyen de sécuriser le diagnostic du médecin interne. Il faut que ce médecin senior donne son feu vert pour qu’un patient puisse quitter l’hôpital s’il n’a pas de fracture. Et c’est là qu’il y a embouteillage : un médecin senior disponible aux urgences en traumatologie n’est pas chose aisée, «nous n’avons pas de médecin dédié à la traumatologie aux urgences», souligne Ulysse Donval. Ce médecin urgentiste au CHU de Rennes pilote l’intégration d’un logiciel d’intelligence artificielle pour fluidifier les passages aux urgences en traumatologie, ce qui représente 18 % de l’activité du service pour les adultes.
Depuis août 2021, le logiciel Boneview analyse les radiographies d’un patient et estime s’il y a une fracture ou non. S’il repère une fracture ou a un doute, un cadre jaune précise sa localisation sur le document. «Sur cette radio par exemple, un cadre pointe la fracture au niveau de l’omoplate ; alors que sur celle-ci Boneview n’est pas sûr qu’il y ait bien fracture. Et effectivement, le fait que l