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Libération
Hôpital public

Aux urgences de Strasbourg, «le jour du décès, il y avait un engorgement à 160 %»

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Alors qu’un patient est mort le 17 mars, faute d’être pris en charge à temps une fois à l’hôpital, des centaines de personnels se sont rassemblées sur le parvis de l’établissement, comme chaque vendredi depuis le 10 décembre, pour une minute de silence contre «la mort annoncée de l’hôpital public».
A Strasbourg, un rassemblement des soignants pour dénoncer le manque de moyens dans les hôpitaux était organisé vendredi. (Pascal Bastien/Libération)
par Jean-François Gérard, correspondant à Toronto
publié le 8 avril 2022 à 20h59

«On s’est rassemblés depuis décembre pour dire que ça allait arriver et c’est arrivé.» Mobilisée dans un collectif de médecins qui alerte sur la dégradation de l’hôpital de Strasbourg, la cardiologue Floriane Zeyons revient dans son bureau sur la mort d’un patient aux urgences le 17 mars. Selon le médecin urgentiste Sébastien Harscoat, l’homme, souffrant d’une hémorragie digestive, a passé plus de douze heures dans une zone non propice aux soins et venait seulement d’être pris en charge pour une transfusion. Un délai d’attente plus court aurait pu éviter l’arrêt cardiaque qui lui a été fatal.

Quelques jours après ces révélations par Rue89 Strasbourg, la famille, qui ne tient pas à se faire connaître, a porté plainte. Contacté par Libération, le parquet indique avoir ouvert dans la foulée une enquête. On ignore pour l’instant la qualification retenue.

Ce décès intervient dans le contexte d’une mobilisation inédite, lancée par «une bande de potes» de six médecins, dont Floriane Zeyons. Des rassemblements ont essaimé dans d’autres établissements d’Alsace et de France. Tous les vendredis depuis le 10 décembre, des centaines de personnels se retrouvent sur le parvis pour une minute de silence contre «la mort annoncée de l’hôpital public».

«Un sentiment d’impuissance»

Une nouvelle fois, des centaines de soignants se sont réunies ce vendredi, pour la dernière fois. Le décès de ce patient est dans toutes les têtes. «On l’a appris par la presse alors que ça s’est passé c