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Libération
Reportage

Avec des ambulanciers de Nouméa, où l’accès aux soins reste dégradé : «Des gens avec des sabres voulaient fouiller notre véhicule»

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Après deux semaines d’émeutes dans l’archipel, les autorités ont annoncé mardi 28 mai la reprise du contrôle des abords du centre hospitalier territorial. Sur le terrain, les conditions de prise en charge des malades sont loin d’être revenues à la normale.
Dans le quartier de Rivière-Salée, où la circulation reste très difficile, à Nouméa le 28 mai 2024. (Theo Rouby/Theo Rouby)
par Théo Rouby, correspondance à Nouméa
publié le 29 mai 2024 à 10h20

«Vous transportez quoi derrière ? On peut vérifier ?» Le ton est crispé. Avec son minuscule couteau suisse dans la main, la militante indépendantiste fait ouvrir l’ambulance. Puis elle laisse les soignants passer en les saluant d’un «bon courage» chaleureux. Ce type de scène anime désormais le quotidien de Maya. Depuis le début des émeutes en Nouvelle-Calédonie, il y a quinze jours, cette ambulancière privée assure les services d’urgences du Samu à travers l’agglomération de Nouméa.

«On a eu des gens avec des sabres, des masses, des machettes qui voulaient fouiller notre véhicule» sous le regard de patients impressionnés, raconte cette Calédonienne de 36 ans. Ce mardi 28 mai, elle note tout de même une baisse de la tension sur les barrages tenus par des indépendantistes. Comme ici, dans le quartier de Rivière-Salée, où les militants guident le véhicule entre des carcasses de voitures brûlées, des troncs d’arbre ou encore des plaques de tôles recouvertes de messages vindicatifs à l’encontre du ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, et du président Emmanuel Macron.

700 malades en situation critique

«Quand je suis passée en fin de semaine dernière c’était encore très chaud, commente Maya. Il y avait beaucoup d’alcool et des gens très agités.» Vendredi soir, dans un autre quartier difficile d’accès, elle avait dû renoncer