«Vous transportez quoi derrière ? On peut vérifier ?» Le ton est crispé. Avec son minuscule couteau suisse dans la main, la militante indépendantiste fait ouvrir l’ambulance. Puis elle laisse les soignants passer en les saluant d’un «bon courage» chaleureux. Ce type de scène anime désormais le quotidien de Maya. Depuis le début des émeutes en Nouvelle-Calédonie, il y a quinze jours, cette ambulancière privée assure les services d’urgences du Samu à travers l’agglomération de Nouméa.
«On a eu des gens avec des sabres, des masses, des machettes qui voulaient fouiller notre véhicule» sous le regard de patients impressionnés, raconte cette Calédonienne de 36 ans. Ce mardi 28 mai, elle note tout de même une baisse de la tension sur les barrages tenus par des indépendantistes. Comme ici, dans le quartier de Rivière-Salée, où les militants guident le véhicule entre des carcasses de voitures brûlées, des troncs d’arbre ou encore des plaques de tôles recouvertes de messages vindicatifs à l’encontre du ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, et du président Emmanuel Macron.
700 malades en situation critique
«Quand je suis passée en fin de semaine dernière c’était encore très chaud, commente Maya. Il y avait beaucoup d’alcool et des gens très agités.» Vendredi soir, dans un autre quartier difficile d’accès, elle avait dû renoncer