Pourquoi Nathalie Bajos, sociologue et démographe renommée, habituée des passionnantes enquêtes sur la sexualité des Français, a-t-elle accepté de présider le Conseil national du sida et des hépatites virales, comme l’annonce en a été faite il y a deux semaines ? L’intéressée répond aux critiques pouvant interroger la pertinence d’une telle structure : «Le Conseil rend certes des avis consultatifs mais cela éclaire les pouvoirs publics. Les effets sont réels, même s’ils sont difficiles à mesurer.» Puis elle ajoute : «L’ouverture prochaine du Conseil aux thématiques de la santé sexuelle va changer fortement la donne. Il ne s’agit pas, bien sûr, de dire que l’épidémie de VIH est derrière nous, mais cela va permettre une perspective beaucoup plus large, plus politique. De s’interroger en même temps sur la contraception, les droits sexuels, les violences, l’information, mais aussi sur le VIH…»
Nathalie Bajos a une qualité : elle aime agir. Elle n’est pas médecin, ce qu’étaient tous ses prédécesseurs (à l’exception de la première présidente, Françoise Héritier), mais dispose d’un CV à faire pâlir bien des experts. Coresponsable des enquêtes nationales sur les sexualités (1992, 2006 et 2023) et membre du groupe d’experts de l’Organisation mondiale pour la santé sur la sexualité et la santé sexuelle, elle a été récemment la coordinatrice de