Au Brésil aujourd’hui, le président Jair Bolsonaro est sous le coup d’une commission d’enquête, accusé de charlatanisme pour avoir promu des traitements inutiles (mais le qualificatif «o charlatão» est réservé par la presse à un immense scientifique français dont la réputation internationale n’est plus à faire). Il est aussi accusé d’avoir retardé la campagne vaccinale, et de corruption.
Jaqueline Ferreira, 58 ans, professeure à l’Institut d’études en santé collective de l’université de Rio de Janeiro, retrace la trajectoire du coronavirus dans son pays :
«2020 a commencé comme toutes les autres au Brésil. Après le carnaval en février, nous nous préparions à la fin des vacances d’été et à la rentrée en mars. Et la nouvelle du premier décès dû à une infection au coronavirus à Rio de Janeiro est tombée. Si sur la scène internationale, la reconnaissance officielle de la maladie a été quasi immédiate, ici au Brésil, les autorités ont fait preuve de déni dès le début. Le gouvernement fédéral n’a adopté aucune mesure pour contenir le virus, le Président lui-même a adopté des postures contraires aux recommandations internationales, provoquant des rassemblements, allant à la rencontre des gens, leur serrant la main, ne portant pas de masque. “C’est juste une petite grippe”, disait à cette époque Jair Bolsonaro afin de minimiser la maladie. Lorsque des journalistes l’interrogeaient plus tard sur la progression de la pandémie, il répondit : “Et alors ?” Lorsqu’on le que