Dimanche, c’est jour de lessive dans le quartier de La Vigie. Assise dans la cour du terrain qu’elle partage avec 26 autres familles, entre des maisons faites de tôles et de briques grises, Fainoussa a les mains enfoncées dans une bassine pleine de savon. Ce matin, l’eau est revenue. On ne l’avait plus vue ici depuis vendredi après-midi, la faute aux tours d’eau mis en place pour rationner le précieux liquide à Mayotte. Sa bassine, cette Comorienne de 44 ans qui habite en France depuis son enfance l’a remplie avec l’un des quelques robinets que se partagent les habitants du terrain. L’installation semble précaire : les tuyaux sont apparents et tout le monde n’a pas sa propre arrivée d’eau.
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Pourtant, Fainoussa se considère comme une «privilégiée». Dans La Vigie, immense amas de tôles installé sur une colline de Petite-Terre, rares sont les logements raccordés à l’eau. Selon l’Insee, sur les 7 000 habitants du quartier en 2017, en extrême majorité des Comoriens, 68% vivent dans des habitations dépourvues de «confort sanitaire de base» (eau courante, douche ou baignoire, WC à l’intérieur). «Le problème de l’eau, ici, c’est toute l’année», souffle Fainoussa.
Jouer des coudes pour avoir de l’eau
Pour la plupart des habitants, il faut al