Après les nourrissons, c’est au tour des personnes âgées. Face aux risques d’une bronchiolite pour les seniors, la Haute autorité de santé (HAS) recommande ce jeudi 4 juillet la vaccination des Français contre le principal virus à l’origine de cette infection. Si aucun traitement contre les infections respiratoires à virus respiratoire syncytial (VRS) n’existait jusqu’ici, deux vaccins ont récemment obtenu une autorisation de mise sur le marché pour les seniors : Arexvy (GSK) et Abrysvo (Pfizer), cela plusieurs mois après l’alerte lancée par des médecins.
Cette maladie respiratoire, majoritairement provoquée par le VRS touche environ 30 % des enfants de moins de 2 ans. Les symptômes les plus courants sont le rhume et la toux, qui peut devenir de plus en plus fréquente. Souvent, elle guérit spontanément au bout de dix jours, même si la toux peut persister. Si la fièvre peut également être présente, un peu plus d’un tiers d’entre eux nécessitent une hospitalisation.
Un virus pouvant provoquer de graves complications
Pour formuler ces recommandations, la HAS s’est appuyée sur les données d’efficacité des deux vaccins sur les infections des voies respiratoires inférieures chez les 60 ans et plus, qui ont «montré une réduction de ces infections de 83 % pour Arexvy et de 67 à 86 % pour Abrysvo selon le critère retenu (2 ou 3 symptômes)», en plus des données de sécurité et de tolérance disponibles.
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Dans un communiqué, la HAS «recommande de vacciner, avec l’un ou l’autre de ces vaccins, les personnes âgées de 75 ans et plus, ainsi que les personnes de 65 ans et plus présentant des pathologies respiratoires ou cardiaques chroniques». Bien connu comme cause majeure de bronchiolite chez les nourrissons, le VRS peut aussi provoquer de graves complications, pouvant aller jusqu’au décès, chez les personnes âgées, dont les 75 ans et plus y sont «particulièrement vulnérables».
La saison hivernale 2022-2023 en témoigne : cette catégorie a représenté 61 % des hospitalisations et 78 % des décès liés au VRS. Des études au Royaume-Uni et aux États-Unis ont même montré l’importance de ce virus comme cause de morbidité et mortalité chez les 75 ans et plus, indépendamment de facteurs de risque, a précisé l’autorité sanitaire.
Une vaccination prise en charge par l’assurance maladie
Quant aux 65 ans et plus, la vaccination, qui pourra être prise en charge par l’assurance maladie, est recommandée seulement à ceux ayant des pathologies respiratoires chroniques (particulièrement une bronchopneumopathie chronique obstructive, BPCO) ou cardiaques chroniques (notamment une insuffisance cardiaque), «susceptibles de s’aggraver lors d’une infection à VRS».
La HAS, elle, réévaluera sa recommandation une fois certaines données consolidées, concernant l’efficacité en vie réelle de ces vaccins sur les hospitalisations et les décès imputables aux infections à VRS, le bénéfice attendu dans d’autres populations, notamment chez les patients immunodéprimés, et la pharmacovigilance.