Menu
Libération
Santé

Bronchiolite : une étude atteste l’efficacité du Beyfortus contre les infections graves chez les nourrissons

L’enquête publiée ce vendredi 2 mai dans «The Lancet Child & Adolescent Health» révèle que le nirsevimab, molécule de ce traitement, réduit de 83 % en moyenne le risque d’hospitalisation dû à la bronchiolite chez les enfants de 12 mois et moins.
La bronchiolite cause des difficultés respiratoires, notamment aux bébés lors des six premiers mois de leur vie. (ALINE MORCILLO/Hans Lucas via AFP)
publié le 2 mai 2025 à 12h14

Le Beyfortus, traitement destiné à immuniser les bébés contre le principal virus à l’origine de la bronchiolite, permet de réduire de 83 % les infections graves par le virus respiratoire syncytial (VRS) chez les nourrissons, comme le confirme une étude publiée vendredi 2 mai dans The Lancet Child & Adolescent Health. Des études nationales avaient déjà conclu que ce traitement avait limité les hospitalisations de bébés, mais cette nouvelle analyse offre le panorama le plus solide jusqu’alors de l’état des connaissances.

Dans le détail, la méta-analyse de 27 études menées au cours de la saison 2023-2024 du VRS dans cinq pays (France, Italie, Luxembourg, Espagne, Etats-Unis) précise que le nirsevimab, la molécule du Beyfortus, réduit aussi de 81 % les admissions en soins intensifs et de 75 % les cas d’infection des voies respiratoires inférieures chez les enfants de 12 mois et moins. Cette immunisation a semblé plus efficace pour prévenir l’hospitalisation des nourrissons de plus de 3 mois (81 %) que de ceux de 3 mois ou moins (76 %), ont observé ses auteurs.

Si elle est généralement sans gravité, la bronchiolite, qui cause des difficultés respiratoires notamment aux bébés lors des six premiers mois de leur vie, peut parfois conduire à des passages aux urgences et à des hospitalisations.

Une étude qui a ses limites

Même s’il est injectable, le nirsevimab n’est pas un vaccin mais un traitement préventif empêchant le virus d’infecter l’organisme. Après des essais cliniques réussis, cet anticorps monoclonal, développé par Sanofi en partenariat avec le britannique AstraZeneca, a été approuvé par plusieurs agences réglementaires en 2023 et mis à disposition ensuite dans certains pays à revenu élevé.

L’efficacité du nirsevimab sur la réduction des hospitalisations liées à la bronchiolite est cependant apparue variable selon les pays, plus élevée aux Etats-Unis (93 %) qu’en Espagne (83 %) et en France (76 %).

Possible explication selon les chercheurs : une proportion plus élevée de nourrissons à haut risque d’infection grave ayant reçu ce traitement aux Etats-Unis, où cette catégorie a été prioritaire pendant la saison 2023-2024 de bronchiolite pour cause d’approvisionnement limité en Beyfortus. Il faudrait cependant des recherches plus poussées pour vérifier cette hypothèse.

Les auteurs reconnaissent également que leur analyse comporte des limites. Les études prises en compte étaient observationnelles, ce qui peut entraîner des biais liés à des problèmes de santé sous-jacents, au statut socio-économique ou à des différences régionales d’accès aux soins.

En France, l’épidémie annuelle de bronchiolite qui a duré de novembre 2024 à janvier 2025 a été de «courte durée» et de «faible intensité» selon Santé Publique France, notamment chez les nourrissons de moins de 3 mois.