En à peine deux semaines, le Beyfortus, traitement monoclonal qui vise à immuniser les bébés contre le principal virus à l’origine de la bronchiolite, est quasiment en rupture de stock. D’où la décision, annoncée mercredi 27 septembre, de réserver le produit développé par Sanofi aux maternités dans sa version destinée aux plus petits nourrissons, «dans un souci de bonne gestion des stocks disponibles».
Jusqu’alors, tous les parents pouvaient commander un traitement en pharmacie si leur bébé était né depuis février. Désormais, la version 50 mg du traitement, destinée aux bébés de moins de cinq kilogrammes, sera réservée aux maternités. Les pharmacies pourront continuer à commander la version 100 mg, qui s’adresse aux bébés d’un poids supérieur.
Ce changement de stratégie se justifie par le fait que «les nourrissons de moins d’un mois sont les plus à risque de faire une forme grave de bronchiolite», explique le ministère, sans évoquer le cas des bébés dans cette tranche d’âge mais déjà sortis de maternité.
La campagne d’immunisation a rencontré un «taux d’adhésion très important», selon le ministère de la Santé. A l’Assemblée nationale mardi, le ministre, Aurélien Rousseau, a même salué une «réussite exceptionnelle». Du coup, le ministère «adapte sa stratégie afin de protéger en priorité les enfants les plus à risque d’être hospitalisés».
Décryptage
La bronchiolite, qui se traduit par des difficultés respiratoires, est en général sans gravité mais peut se compliquer et déboucher sur des hospitalisations. Elle cause tous les ans une épidémie qui, la saison dernière, a été particulièrement intense.
Pour l’instant, les passages aux urgences, hospitalisations, et consultations liés à la bronchiolite chez les nourrissons sont «à un niveau faible» mais en «augmentation», selon le premier bulletin hebdomadaire de la saison épidémique, publié mercredi par Santé publique France. Un total de 745 enfants de moins de 2 ans (+84 % sur une semaine) ont été vus aux urgences pour bronchiolite, et un tiers d’entre eux ont été hospitalisés, principalement des bébés de moins d’un an.
L’hiver dernier, 73 262 passages aux urgences, 26 104 hospitalisations et 10 801 appels à SOS Médecins pour des cas de bronchiolite ont été recensés, selon Santé publique France. Pour éviter une nouvelle crise, le gouvernement a lancé le 15 septembre une campagne d’immunisation à destination des bébés. Beyfortus est un traitement qui vise à leur éviter d’être infectés par le virus respiratoire syncytial (VRS), principal responsable de la bronchiolite.