Les graffitis ont fleuri plus qu’à l’accoutumée ces derniers jours sur les murs de Crest, moins de 9 000 habitants en bord de Drôme, à une demi-heure de voiture au sud-est de Valence. «Macron joue au taliban», «Sauver vos enfants de l’ARN-Spike», pouvait-on lire entre autres sur les murs du centre de vaccination de la ville. Les personnels médicaux, qui y travaillent, ont également reçu des lettres agressives ou menaçantes, tout comme les personnels d’un laboratoire médical qui effectuent des tests PCR. Assez pour émouvoir le procureur de la République de Valence, qui a dénoncé mardi des «comportements inadmissibles» qui «tombent sous le coup de la loi pénale».
L’interview d’Emmanuel Macron au Parisien, où il clame son envie d’«emmerder» les «non-vaccinés» tout en affirmant qu’un «irresponsable n’est plus un citoyen» à ses yeux, ne devrait pas calmer ces graffiteurs énervés. Elle risque aussi d’exacerber les clivages dans cette ville située aux portes de la vallée de la Drôme, au carrefour de deux mondes qui se regardent parfois en chiens de faïence. D’un côté, un habitat pavillonnaire et une population ancienne plutôt marquée à droite ou au centre droit ; de l’autre, une population néorurale plutôt à gauche, tantôt bobos tantôt «babos», des «popu