Dans les virages, les branches avaient déjà frôlé le «psychobus». «Vous avez un sécateur ? demande Marc Sigrand, cadre de santé, en manœuvrant sur le parking de l’hôpital de Sospel (Alpes-Maritimes). C’est pour couper les ronces.» Le mardi 17 juin au matin, le van médical se frotte aux étroites routes et aux herbes folles des vallées montagneuses de la Bévéra et de la Roya. A son bord, une psychologue, un interne en psychiatrie et un cadre de santé. L’équipe monte vers les enfants et les adolescents éloignés du parcours de soins en santé mentale. Rattaché au service de psychiatrie infanto-juvénile de l’hôpital pédiatrique Lenval, le psychobus sillonne les «zones reculées». Le marchepied est déplié : les petits patients grimpent pour leur première consultation.
Un bout de parking fait office de salle d’attente. Les quatre chaises pliantes sont à l’ombre du auvent du van. On a ouvert le lanterneau pour aérer la banquette arrière. Au-dessus, une maison en pierres. Encore plus haut, le sommet des montagnes offre un dégradé de vert. Un air champêtre qui rassure Romy (1). «L’hôpital, ça m’a toujours fait peur», reconnaît la collégienne de 12 ans qui entame sa première consultation pour «des problèmes scolaires» et «un peu de harcèlement». Elle a été adressée «par la psychologue de l’école» pour «un premier rendez-vous d’orientation» : «Ça fait du bien de parler. Ça libère. On nous écoute.»
«Il y a une file d’attente énorme»
Le psychobus prend en charge les mineurs. Le