«Elles représentent près de la moitié» des 58 000 nouveaux cas annuels de cancer du sein en France, selon l’oncologue Etienne Brain, et pourtant les femmes de plus de 70 ans sont moins dépistées et sous-représentées dans les études cliniques. La prise en charge de leur maladie est ainsi souvent inadaptée. C’est pour lutter contre cette «discrimination inacceptable» que ce chercheur à l’Institut Curie a mené une étude inédite sur 800 femmes de 70 à 95 ans, souffrant d’un cancer avancé, en leur appliquant un remède dont elles bénéficiaient peu auparavant : l’hormonothérapie combinée. Présentés pendant la conférence annuelle de la Société américaine d’oncologie clinique (Asco), qui se tient en ce moment à Chicago, les résultats sont encourageants.
Pour mener cette étude observationnelle, nommée «Palomage», les malades ont été recrutées dans 70 centres français, incluant les centres de lutte contre le cancer, des centres hospitaliers universitaires et autres cliniques, entre 2018 et 2020. Le traitement qui leur a été proposé allie deux médicaments : un premier qui empêche l’action stimulante des œstrogènes sur les cellules cancéreuses (l’hormonothérapie) et un booster – ou inhibiteur de cyclines – qui amplifie l’activité de l’hormonothérapie et limite l’apparition de résistance. Ici, le palbociclib. Concrètement, la combinaison est plus efficace pour attaquer les cellules cancéreuses, évitant ou reportant le recours à une chimiothérapie, souvent plus violente pour l