Les traitements ? Nécessaires bien sûr, indispensables évidemment, mais non suffisants. Dans une étude passionnante, publiée la semaine dernière, une équipe franco-suisse de l’université de Genève, de l’Inserm et de l’institut Gustave-Roussy à Paris montre combien dans la prise en charge d’un cancer du sein, à côté des médicaments, il y a tout le reste qui se révèle aussi essentiel : le soutien, l’argent, le temps, la disponibilité… Et pour dire simplement, entre pauvres et riches, entre femmes d’une classe sociale élevée et celles de classes modestes, ce n’est pas tant l’accès aux soins cliniques de pointe qui fera la différence sur l’évolution de la maladie, mais ce sont les à-côtés qui offriront ou pas une réelle qualité de vie. «On le savait, mais cela n’avait jamais été quantifié», nous explique José Sandoval, oncologue aux hôpitaux universitaires de Genève et premier auteur de cette étude : «Avec notre travail, c’est documenté. Et cela montre combien, à l’heure où l’on parle de médecine personnalisée, high tech, de traitements de précision, cela ne suffit pas. Les conditions sociales de la patiente sont aussi déterminantes. Car son statut socioéconomique aura un impact majeur et durable, et cela en dépit d’une prise en charge médicale identique.»
«Les inégalités augmentent et perdurent»
Ces résulta