L’Etat éteint le «joint légal» et interdit l’hexahydrocannabinol. Derrière ce nom à rallonge, un cousin du cannabis en plein essor depuis des mois et dans le viseur des autorités depuis quelques semaines. Ce lundi 12 juin, l’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) a décidé d’interdire le HHC et deux de ses dérivés, le HHC-acétate (HHCO) et l’hexahydroxycannabiphorol (HHCP), en les inscrivant sur la liste des produits stupéfiants.
Dans cette herbe-là, rien de naturel. Ce produit de synthèse aux effets psychoactifs semblables au tétrahydrocannabinol bénéficiait pourtant d’un flou juridique depuis son arrivée il y a quelques mois sur le marché français. De quoi lui permettre de rejoindre en tête de gondole les tisanes, bonbons zen et autres inventions chanvrées vendues dans les boutiques spécialisées de CBD et chez les buralistes.
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De l’histoire ancienne à présent. Dans son communiqué, l’ANSM précise que la production, la vente et l’usage de HHC sont interdits en France à partir du mardi 13 juin 2023, soulignant que «cette décision fait suite aux travaux réalisés à notre demande par les centres d’évaluation et d’information sur la pharmacodépendance-addictovigilance.»
Comme que je m’y étais engagé, le HHC a été évalué et est aujourd’hui classé comme stupéfiant par l’@ansm. Dès demain, la consommation et la vente du HHC seront interdites. Mon ministère @Sante_Gouv est mobilisé pour protéger la santé des Français et lutter contre les addictions.
— François Braun (@FrcsBraun) June 12, 2023
Le 15 mai, c’est le ministre de la Santé François Braun qui appelait à l’interdiction du HHC. Ce lundi 12 mai il s’est réjouit de la décision prise par l’ANSM. «Dès demain, la consommation et la vente du HHC seront interdites. Mon ministère est mobilisé pour protéger la santé des Français et lutter contre les addictions», a-t-il tweeté.
LE HHC interdit en Autriche, en Belgique, au Danemark et au Royaume-Uni
Selon l’agence, les études ont montré que le HHC présente un risque d’abus et de dépendance équivalent à celui du cannabis. De plus, la structure chimique de ces produits est proche de celle du delta-9 tétrahydrocannabinol (delta-9 THC), classé comme stupéfiant. Le communiqué rappelle également que d’autres pays ont récemment interdit la vente de HHC tels que l’Autriche, la Belgique, le Danemark et le Royaume-Uni.
Vendu notamment sur Internet et dans des boutiques de CBD, le HHC se présente sous forme d’huile, résine, herbe à fumer, spray, «gummies» (confiseries), e-liquide ou encore gelée. «La concentration de HHC de ces produits est variable et peut atteindre jusqu’à 99 %, selon les formes et les marques», précise le communiqué de l’ANSM qui mentionne également que la surveillance réalisée par le réseau national d’addictovigilance affirme que «la consommation de HHC augmente actuellement en France, parfois à l’insu des usagers qui pensent consommer un autre produit, tels que du CBD».
Enfin, l’ANSM liste les dangers que représente la consommation de HHC : «tremblements, vomissements, anxiété, «bad trip», confusion mentale, malaise, tachycardie, douleur thoracique, poussée tensionnelle». Des complications dont l’intensité peut varier selon la teneur de HHC dans le produit consommé. Et selon l’ANSM, ce taux n’est pas toujours précisé ou exact.
Mis à jour à 16 heures avec le tweet de François Braun.