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La Cnaf interdit le cumul de certaines allocations aux parents d’enfants handicapés : «Ce sont eux qui en payent les conséquences»

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L’association Tous pour l’inclusion a demandé cette semaine devant le Conseil d’Etat l’abrogation d’une décision de la Caisse nationale des allocations familiales, qui exclut le cumul de certains compléments à l’allocation d’éducation de l’enfant handicapé, lorsque le parent est en arrêt maladie ou perçoit le chômage.
Selon la Drees, 139 639 familles bénéficiaient d’un complément d’allocation d’éducation de l’enfant handicapé en 2022. (Maskot/Getty Images)
publié le 23 mai 2025 à 7h34

Emilie (1) compte les factures. Il y a celle de la psychologue : 240 euros chaque mois pour la prise en charge de ses jumelles de 11 ans. Les séances d’ergothérapie : 400 euros tous les trente jours pour permettre aux petites de s’adapter au quotidien avec un handicap. Il y a aussi les frais d’essence, pour aller de rendez-vous en rendez-vous. Et la nourriture, les vêtements. En tout, «j’ai plus de 6 000 euros de dettes entre septembre et mai», évalue la mère célibataire de 40 ans, installée en Seine-et-Marne.

Point de départ : un coup de téléphone de la Caisse nationale des allocations familiales (Cnaf) en avril. Au bout du fil, une technicienne lui explique que son allocation d’éducation de l’enfant handicapé (AEEH) passe de 523 à 236 euros, «comme ça, du jour au lendemain». Voilà ce qu’elle a compris des deux minutes chrono d’explication : «Je n’ai plus le droit de cumuler l’AEEH et le chômage, alors que ça n’avait jamais été un problème jusqu’ici.» Peu importe qu’il lui soit complètement impossible de travailler pour pouvoir s’occuper de ses filles à temps plein. Grandes prématurées, elles ont des retards de développement qui imposent à Emilie d’être constamme