Emilie (1) compte les factures. Il y a celle de la psychologue : 240 euros chaque mois pour la prise en charge de ses jumelles de 11 ans. Les séances d’ergothérapie : 400 euros tous les trente jours pour permettre aux petites de s’adapter au quotidien avec un handicap. Il y a aussi les frais d’essence, pour aller de rendez-vous en rendez-vous. Et la nourriture, les vêtements. En tout, «j’ai plus de 6 000 euros de dettes entre septembre et mai», évalue la mère célibataire de 40 ans, installée en Seine-et-Marne.
Point de départ : un coup de téléphone de la Caisse nationale des allocations familiales (Cnaf) en avril. Au bout du fil, une technicienne lui explique que son allocation d’éducation de l’enfant handicapé (AEEH) passe de 523 à 236 euros, «comme ça, du jour au lendemain». Voilà ce qu’elle a compris des deux minutes chrono d’explication : «Je n’ai plus le droit de cumuler l’AEEH et le chômage, alors que ça n’avait jamais été un problème jusqu’ici.» Peu importe qu’il lui soit complètement impossible de travailler pour pouvoir s’occuper de ses filles à temps plein. Grandes prématurées, elles ont des retards de développement qui imposent à Emilie d’être constamme