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Chasse

Centres de santé : l’Assurance maladie cible les prescripteurs fraudeurs

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Mise entre parenthèses pendant la pandémie de Covid-19, la lutte contre la fraude, qui vise notamment les centres de santé, reprend de plus belle et donne déjà des résultats «record».
Absence d’examen médical, prescriptions falsifiées… la Sécurité sociale traque les actes fictifs. (Thibaut Durand/Hans Lucas. AFP)
publié le 28 mars 2024 à 19h24

Un tableau de chasse «record», assorti d’une promesse de «redoubler de fermeté». L’Assurance maladie, qui avait remisé la lutte contre la fraude durant les deux ans de pandémie, remonte très fort au créneau. Au point d’avoir détecté et stoppé, en 2023, un montant de 466 millions d’euros de fraudes. Moitié plus qu’en 2022. «C’est la traduction d’un changement d’échelle dans la lutte contre la fraude», se félicite le directeur général de la Cnam, Thomas Fatôme, bien décidé à mettre les bouchées doubles pour atteindre l’objectif fixé le 20 mars par le Premier ministre, Gabriel Attal, d’éviter 2,4 milliards de préjudices financiers d’ici à la fin 2027.

C’est que l’Assurance maladie sait désormais où taper pour satisfaire sa tutelle. Elle savait déjà devoir regarder du côté des professionnels de santé, à l’origine de seulement 20% des actes de fraudes mais de 70% de son préjudice financier. Dans son viseur, il y a toujours les pharmaciens qui ont trouvé avec les tests Covid un moyen aisé de mettre du beurre dans leurs épinards : 60 millions de fraudes leur sont encore imputées en 2023. Mais avec la banalisation du virus, ces dérives-là piquent du nez.

Grand ménage

En revanche, l’Assurance maladie a repéré un nouveau gibier très prometteur : les centres de santé, nés dans la foulée de la réforme du «100% santé», lancée par Macron en 2019. «L’essor de ces centres ophtalmologiques, dentaires et d’audioprothèses s’e