Pendant presque deux ans, Mabiala (1) a rejoint chaque matin son service de chirurgie vasculaire dans un hôpital du nord de la France. Là-bas, il consultait, faisait le tour des patients avec les chirurgiens, passait des journées au bloc. «Comme les internes français. Même si certains chefs me donnaient plus de tâches vu mon expérience en chirurgie», précise le quasi-quadragénaire, originaire du Congo-Brazzaville. Sept ans qu’il connaît l’hôpital français, enchaîne les contrats de «faisant fonction d’interne», entrecoupés de chômage et d’un «retour au pays forcé». Son contrat a été suspendu le 1er janvier, puisqu’il n’a pas été admis aux épreuves de vérification de connaissances (EVC). Mabiala a bien des diplômes : l’un en médecine générale obtenu au Burkina Faso, l’autre en neurochirurgie acquis Côte-d’Ivoire. Mais ils ne sont pas reconnus en France. Ils sont des centaines dans son cas, praticiens diplômés hors Union européenne (Padhue), à avoir perdu leur contrat à l’aube de la nouvelle année. Une partie se mobilise, ce jeudi 18 janvier devant le ministère de la Santé à 14 heures, pour leur maintien ou réintégration et un «statut digne».
«Des médecins deviennent sans papier, reçoivent des OQTF [obligation de quitter le territoire français, ndlr]. D’autres peuvent rester en France mais se retrouvent au c