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Reportage

Chambres mortuaires saturées à l’hôpital de la Timone à Marseille : «Nous avons été obligés de déposer un préavis de grève pour être entendus»

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Les employés de l’hôpital Nord et de la Timone dénoncent ce vendredi 17 janvier le manque de places pour accueillir les corps des défunts, aggravé notamment par une épidémie de grippe particulièrement agressive cette année.
Un camion frigorifique a dû être mobilisé pour abriter les corps de personnes décédées, comme ici à la Timone le vendredi 17 janvier 2025. (Patrick Gherdoussi/Libération)
par Emilie Laystary, correspondante à Marseille
publié le 17 janvier 2025 à 16h47

A l’ombre d’un bâtiment, la clim d’un camion frigorifique ronronne dans un coin discret de l’hôpital de la Timone. Déployé en urgence, le véhicule sert à la conservation temporaire de défunts que la morgue ne peut accueillir. A Marseille, les hôpitaux publics de Marseille (AP-HM) – l’Hôpital Nord et celui de la Timone – ont déposé ce vendredi 17 janvier un préavis de grève à l’appel du syndicat Force ouvrière (FO), qui dénonce cette saturation des chambres mortuaires. Celui-ci courra tant que les moyens supplémentaires – l’achat d’un container frigorifique et le recrutement de deux agents – promis jeudi par la direction générale ne seront pas déployés.

Pic de suicides de fin d’année

La situation est urgente. Alors que la chambre mortuaire de la Timone peut habituellement accueillir 74 défunts, on en dénombre actuellement 82 sur site. En cause, détaille Nicolas Sousse, représentant du syndicat Force ouvrière : l’intensification de l’épidémie de grippe et l’habituel pic de suicides de fin d’année, auxquels se sont ajoutés des corps en attente d’autopsie dans le cadre d’enquêtes judiciaires et des délais d’attente plus longs que d’ordinaire au crématoriu