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Epidémie

Chikungunya à la Réunion : le gouvernement encourage la vaccination de ceux qui le peuvent

Alors que la campagne de vaccination, ciblant en priorité les seniors, a été «adaptée sans délai» après trois «événements indésirables graves» chez des plus de 80 ans, le gouvernement incite les autres publics à le faire.
Au centre hospitalier Ouest Réunion, le 9 avril 2025. (Richard Bouhet/AFP)
publié le 27 avril 2025 à 16h43

Le gouvernement a encouragé dimanche 27 avril ceux qui le peuvent à se faire vacciner contre l’épidémie de chikungunya à la Réunion, alors que les autorités sanitaires viennent de retirer «sans délai» les plus de 65 ans de la campagne de vaccination. «Si vous avez une insuffisance rénale, une insuffisance cardiaque, respiratoire, un diabète, une obésité, vous avez entre 18 et 65 ans, il est recommandé à l’heure où je vous parle de se faire vacciner», a déclaré le ministre de la Santé Yannick Neuder.

«Je fais confiance aux autorités sanitaires», a appuyé le ministre des Outre-Mer, Manuel Valls, invité du Grand Jury RTL-M6-Le Figaro-Public Sénat, en rappelant que «c’est la première fois qu’un vaccin a été utilisé contre le chikungunya». La campagne de vaccination lancée il y a quelques semaines, et qui ciblait en priorité les seniors, a été «adaptée sans délai» après trois «événements indésirables graves» chez des personnes de plus de 80 ans présentant des comorbidités, a rappelé Manuel Valls.

Interrogé pour savoir si la campagne de vaccination devait se poursuivre, le ministre a répondu «oui» en précisant que «des recommandations ont été données». Il a nié toute précipitation dans le lancement de la campagne de vaccination, rappelant que le vaccin IXCHIQ avait reçu son autorisation de mise sur le marché en juin 2024.

Bilan provisoire de neuf morts

Le chikungunya, une maladie infectieuse due à un virus transmis par le moustique tigre, provoque une forte fièvre et des douleurs articulaires pouvant perdurer plusieurs semaines. Il n’existe pas de traitement spécifique contre la maladie.

Face à une épidémie généralisée et majeure à la Réunion, une campagne de vaccination a été lancée par les autorités sanitaires début avril dans l’île. Le vaccin utilisé, IXCHIQ, est le premier contre le chikungunya à avoir obtenu une autorisation de mise sur le marché en Europe.

Le bilan provisoire de l’épidémie de chikungunya à la Réunion est de neuf morts, selon les autorités sanitaires qui soulignent que l’épidémie se «stabilise à un haut niveau», selon des chiffres donnés mercredi 23 avril.

L’épidémie actuelle a commencé en août, mais les cas ont explosé à partir de mars. Avant cette flambée, aucun cas de chikungunya n’avait été signalé depuis 2010 à la Réunion. Une grande épidémie y avait touché 260 000 personnes et fait plus de 200 morts entre 2005 et 2006. «Le bilan est déjà lourd et peut évidemment s’aggraver, a mis en garde Manuel Valls. C’est pour ça qu’il faut à chaque fois avoir ces gestes préventifs.»