Et de quatre. Deux cas autochtones supplémentaires de chikungunya ont été relevés ce week-end en France, cette fois dans le sud de la Corse, non loin d’Ajaccio. «Il s’agit de deux cas d’une même famille résidant sur la commune de Grosseto-Prugna, sans antécédent de voyage en zone tropicale», précise l’Agence régionale de santé (ARS) corse, qui a communiqué ces nouvelles infections ce mardi 24 juin. «L’évolution de leur état de santé n’est pas jugée inquiétante.»
Il s’agit des «premiers cas autochtones confirmés en Corse», ajoute l’ARS. Autrement dit, les deux personnes touchées ont contracté la maladie - transmise par les moustiques tigres - sur le territoire national et n’ont pas voyagé en zone contaminée dans les quinze jours qui précèdent l’apparition de leurs symptômes.
Lire aussi
A noter que le chikungunya se caractérise par une fièvre qui survient brutalement, et s’accompagne souvent de douleurs articulaires importantes, d’une conjonctivite et d’éruption cutanées. Il n’existe pas de traitement spécifique. Si l’affection passe généralement en quelques jours, des formes neurologiques graves, quoique rares, peuvent survenir.
La première infection autochtone de 2025 en France métropolitaine a été signalée le 11 juin dans le Var ; la deuxième cinq jours plus tard dans l’Hérault. Il n’y en avait eu qu’une seule dans l’Hexagone en 2024, en Ile-de-France, et aucun en 2023. Une trentaine a été recensée depuis 2010.
Une seule contamination sur le territoire en 2024
Cette évolution était assez attendue : les températures plus élevées favorisent l’activité des moustiques tigres, vecteurs de ce virus mais aussi de ceux de la dengue et du Zika. Ainsi les scientifiques prévoient une augmentation des cas dans les années à venir, sur fond de changement climatique et augmentation globale du mercure.
La riposte s’organise également. Elle repose principalement sur des opérations de démoustication lorsqu’un cas est remonté - l’ARS de Corse a confirmé que «des mesures immédiates ont été mises en œuvre pour limiter tout risque de propagation». Des lâchers de mâles stériles sont aussi organisés en prévention, pour tenter de réduire la population de moustiques tigres et diminuer les risques de transmission.
La maladie est plus répandue en Outre-mer. Cette année, l’épidémie a surtout frappé La Réunion : quelque 200 000 personnes ont été contaminées depuis janvier selon les estimations. 27 en sont mortes. L’épidémie est actuellement en phase de déclin sur l’île, mais elle poursuit sa dynamique à Mayotte où elle s’est déclarée plus tardivement.