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Epidémie

Chikungunya : la France métropolitaine enregistre un nombre de cas «jamais observés jusqu’à présent» en cette saison

Avec huit cas autochtones détectés pour l’heure en métropole, la maladie transmise par le moustique tigre circule à un niveau sans précédent si tôt de l’année, souligne Santé publique France ce mercredi 25 juin.
Un moustique tigre vecteur de la maladie. (Majority World/Universal Images Group. Getty Images)
publié le 25 juin 2025 à 15h09

«Une telle précocité dans la saison d’activité du moustique et un nombre aussi élevé d’épisodes [de chikungunya] n’avaient jamais été observés jusqu’à présent». Santé publique France ne cache pas son inquiétude dans son bulletin de la surveillance, diffusé ce mercredi 25 juin. Huit cas autochtones ont été repérés entre fin mai et mi-juin, tous dans le sud du pays (Hérault, Var, Bouches-du-Rhône, Drôme, Gard et Corse-du-Sud). Un cas autochtone signifie que la contamination a eu lieu dans l’Hexagone, par opposition aux cas importés de personnes ayant contracté la maladie hors du territoire. Cela veut donc dire que le virus du chikungunya, qui se transmet via des piqûres de moustiques tigres, circule activement dans le pays.

«Ces cas autochtones, dont les premiers symptômes sont apparus entre le 27 mai et le 19 juin, sont les plus précoces jamais identifiés en France hexagonale», souligne SPF dans son bilan hebdomadaire. L’agence avait déjà prévenu la semaine dernière que ces premiers cas étaient les plus précoces jamais identifiés en métropole, mais, avec cette accélération, elle se montre cette fois encore plus affirmative sur le caractère sans précédent de cette année.

Sur l’ensemble de l’année dernière, 1 seul cas autochtone avait été détecté en métropole, et zéro en 2023.

Un lien établi avec l’épidémie à La Réunion

De plus, Santé publique France dit avoir établi un lien clair entre au moins deux cas apparus en métropole et l’épidémie en cours outre-mer à La Réunion, où quelque 200 000 habitants ont été contaminés depuis mars pour une vingtaine de décès. Même si l’on ne peut pas parler à ce stade d’épidémie en métropole, ce constat alimente la crainte d’une transmission épidémique entre La Réunion et la métropole. Ce risque est évoqué depuis plusieurs semaines par les autorités sanitaires. Il est d’autant plus accru avec le retour des fortes chaleurs en métropole. Les températures élevées contribuent en effet à la circulation du moustique tigre, un phénomène accentué par le réchauffement climatique.

Parallèlement à La Réunion, où la circulation du virus s’atténue désormais franchement avec l’arrivée de l’hiver austral, une autre épidémie de chikungunya est par ailleurs en cours à Mayotte. Mais son ampleur est difficile à déterminer, les autorités jugeant que le nombre de cas déclarés est probablement inférieur à la réalité.

De mai à novembre, période d’activité des moustiques tigres dans l’hexagone, Santé publique France met en place un dispositif de surveillance renforcée des maladies transmises par ces insectes. Depuis le 1er mai, elle a identifié 645 cas importés de chikungunya, 454 cas importés de dengue, et 1 cas importé de Zika. L’agence sanitaire «rappelle l’importance du signalement des cas qui permet une intervention rapide visant à limiter la transmission autochtone, ainsi que l’importance des mesures de protection contre les piqûres de moustiques et de lutte contre les gîtes larvaires».