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Chikungunya : un premier vaccin contre le virus tropical approuvé aux Etats-Unis

Les Etats-Unis ont approuvé ce jeudi 9 novembre le premier vaccin contre le chikungunya, développé par le groupe européen Valneva. Une demande similaire a été déposée auprès de l’Agence européenne du médicament.
Etude de moustiques porteurs du Chikungunya dans un laboratoire public à Acapulco, au Mexique, en 2015. (Pedro Pardo/AFP)
publié le 10 novembre 2023 à 13h02

Piqûre de seringue contre piqûre de moustique. Les Etats-Unis ont approuvé le premier vaccin contre le chikungunya a annoncé ce jeudi 9 novembre l’agence américaine des médicaments, la «Food and Drugs Association» (FDA). «L’approbation d’aujourd’hui répond à un besoin médical non satisfait et constitue une avancée importante dans la prévention d’une maladie potentiellement débilitante avec des options de traitement limitées», salue Peter Marks, directeur du Centre d’évaluation et de recherche sur les produits biologiques de la FDA.

Commercialisé sous le nom d’«Ixchiq», le vaccin, développé par le groupe européen Valneva, est désormais autorisé pour les Américains de 18 ans et plus présentant un risque accru d’être exposés au virus. Comme la majorité des vaccins inoculés dans le monde, une faible dose du virus du chikungunya est injectée dans le muscle.

Ixchiq a été autorisé via la voie d’approbation accélérée par la FDA. Cette procédure permet à l’autorité sanitaire américaine de mettre plus rapidement certains produits sur le marché quand des preuves cliniques permettent d’attester de l’efficacité du médicament pour des affections graves ou potentiellement mortelles. Deux essais cliniques ont été menés en Amérique du Nord sur plusieurs milliers de personnes. Les effets principaux effets secondaires sont des maux de tête, de la fatigue, des douleurs musculaires ou encore des nausées, des effets similaires aux symptômes de la maladie tropicale.

«Dans de rares cas, des réactions plus graves ont été constatées», a précisé la FDA. Deux participants aux essais cliniques ayant reçu le vaccin ont dû être hospitalisés. La FDA exige donc que la société Valneva mène une étude post-commercialisation pour évaluer le risque sérieux d’effets indésirables graves de type chikungunya après l’inoculation d’Ixchiq.

Les décisions de l’autorité sanitaire américaine sont très suivies dans le monde, notamment par d’autres institutions sanitaires. Une demande d’autorisation a également été déposée par Valneva auprès de l’Agence européenne des médicaments (EMA). Selon la FDA, au moins cinq millions de cas d’infection ont été enregistrés ces quinze dernières années.

Des cas en Europe à cause du réchauffement climatique

Le virus du chikungunya, transmis à l’humain par des moustiques infectés, cause l’apparition brutale de fièvre et de violentes douleurs articulaires. «Les infections au virus du chikungunya peuvent conduire à de graves et longs problèmes de santé, en particulier pour les personnes âgées et les individus ayant des antécédents médicaux», a souligné dans le communiqué Peter Marks, haut responsable au sein de l’agence américaine. Les symptômes peuvent parfois perdurer durant des mois, voire des années, mais les morts sont rares. L’agence américaine souligne toutefois que le virus peut également être transmis par une femme enceinte à son fœtus. Une fois né, le nourrisson a alors une probabilité accrue de développer des formes graves de la maladie, ce qui peut lui être fatal.

Essentiellement présent dans les régions tropicales, notamment en Afrique, en Asie du Sud-Est et dans certaines régions des Amériques, le virus s’est toutefois répandu dans de nouvelles régions du monde. Ce qui «entraîne une augmentation de la prévalence mondiale de la maladie», a précisé la FDA, qualifiant la maladie de «menace de santé mondiale émergente». Des cas ont notamment été recensés en Europe. En cause, le réchauffement climatique et la hausse des températures, qui permet une meilleure survie des femelles moustiques (ce sont elles qui piquent) et augmente les risques de transmission de cette maladie.

Il n’existe actuellement aucun traitement spécifique pour soigner la maladie une fois l’infection contractée. La prise en charge médicale consiste essentiellement à soulager la fièvre et les douleurs à l’aide de paracétamol, d’une bonne hydratation et de repos. Alors jusqu’à la commercialisation du vaccin, la seule manière de se protéger du chikungunya était d’éviter de se faire piquer.