Les cinq ans du début de la pandémie et du confinement vont être «célébrés» dans les médias et la cohorte des principaux acteurs de l’époque va pouvoir être invitée une fois de plus pour repeindre leur action, glisser sous le tapis leurs erreurs, dresser un portrait global d’une gestion idéale. Tout s’est passé au mieux. La France a été à la pointe. Circulez, il n’y a rien à voir.
La Cour de justice de la République a terminé son enquête sur la gestion de la pandémie par le gouvernement d’Edouard Philippe, ne trouvant rien à redire et ouvrant la voie à un probable non-lieu. Ouvertes pour mise en danger de la vie d’autrui et abstention volontaire de combattre un sinistre, ces investigations découlaient de plusieurs plaintes dénonçant le manque d’équipement des soignants ou les mensonges sur l’utilité des masques. Au-delà d’inquiéter certains ministres – Agnès Buzyn, Olivier Véran, Edouard Philippe — cette enquête ne semble pas avoir abordé le versant politique de la gestion pandémique.
Aucun de ces ministres n’est un assassin, chacun a agi dans le flou du départ en fonction de sa compréhension des événements. Mais l’irruption du virus révèle chez chacun des failles liées à leur engagement politique. Agnès Buzyn fut la première à saisir l’ampleur de ce qui allait arriver, la première à s’inquiéter de connaître l’état du stock pandémique d’équipements de protection, et à apprendre que pour des raisons purement économiques totalement insanes, il était quasiment inexistant. Ce fard