Menu
Libération
Ras-le-bol

«Combien de soignants agressés devrons-nous encore supporter ?» : une proposition de loi pour protéger le personnel médical bloquée depuis un an

Article réservé aux abonnés
Après l’agression spectaculaire du personnel des urgences d’Annemasse (Haute-Savoie) mercredi 8 janvier, le ministre de la Santé a annoncé une série de mesures, notamment le durcissement des peines pour les agresseurs. Sauf que des mesures dans ce sens végètent depuis mars 2024 au Sénat.
Yannick Neuder, le ministre de la Santé, au Centre hospitalier d'Annemasse le 11 janvier, après l'agression de 13 soignants. (Capucine Veuillet /Hans Lucas. AFP)
publié le 16 janvier 2025 à 18h24

Applaudis chaque soir à 20 heures pendant le confinement, les personnels de santé font face aujourd’hui à une multiplication de faits de violences. Il y a une semaine, deux hommes sont soupçonnés d’avoir agressé des soignants du service des urgences de l’Hôpital privé des pays de Savoie (HPPS) à Annemasse. Venus pour une consultation mercredi 8 janvier et mécontents des délais d’attente, ils ont fait 13 victimes – 12 se sont vu reconnaître des incapacités de travail comprises entre un et six jours. Les deux hommes ont été placés sous contrôle judiciaire et leur procès en comparution immédiate a été renvoyé au 17 février. Selon un communiqué conjoint de la préfecture de Haute-Savoie et de l’ARS Auvergne-Rhône-Alpes publié le lendemain, ce sont en moyenne 65 professionnels de santé – médecins, infirmiers, kinés, pharmaciens, sage-femme, etc. – qui sont agressés, insultés ou violentés chaque jour en France.

Les signalements de violences envers les soignants sont comptabilisés de manière déclarative, via l’Observatoire national des violences en santé. Ils concernent principalement les services d’urgences ou de psychiatrie, et s’étendent à la médecine de ville. Si environ 20 000 signalements remontent chaque année à ce service du ministère de la Santé, les actes violents pourraient