Menu
Libération
Reportage

Comptines, dessins animés et gaz hilarant : en Ile-de-France, des dentistes s’adaptent pour soigner les personnes autistes

Réservé aux abonnés

Le réseau francilien Rhapsod’if regroupe des praticiens volontaires pour faciliter l’accès aux soins dentaires des personnes handicapées. «Libération» s’est rendu dans un cabinet qui s’efforce de prévenir les douleurs de jeunes autistes, souvent rétifs à ces rendez-vous.

Seuls 200 dentistes de Rhapsod’if travaillent auprès de patients handicapés sur les 10 700 que compte la région. (Florence Brochoire/Libération)
Publié le 23/04/2025 à 20h30

Ouf, pas de nouvelle carie cette fois-ci. Depuis son cabinet du sud-est de Paris, la docteure Monnier Da Costa en a soigné une vingtaine dans la bouche de Shérine depuis que sa mère, Yasmina, a trouvé la perle rare, il y a sept ans : une des quelque 200 dentistes du Réseau handicap prévention et soins odontologiques d’Ile-de-France (Rhapsod’if) sur les 10 700 que compte la région. Une minorité dans la profession, volontaire pour prendre en charge les personnes handicapées. Avant cela, Shérine, 24 ans, atteinte d’un trouble du spectre de l’autisme (TSA) et de retard mental, était allée une seule fois chez un spécialiste et ça s’était mal passé.

«L’association propose des formations et les forfaits handicap permettent à présent de soigner tout le monde sans couler le cabinet ou le service», commente Aude Monnier Da Costa, blouse aux motifs zèbres à rayures multicolores. Elle est la présidente de Rhapsod’if, créé en 2008. Shérine ne supporte pas le contact de la brosse à dents. Cette hypersensibilité au toucher est commune chez les jeunes autistes. Elle ne parle pas. Quand elle pleure ou hurle, il n’est pas toujours évident de savoir pourquoi.

«Sans brossage, elle a aussi mal aux gencives, c’est un cercle vicieux. J’ai tout essayé, toutes sortes de brosses et dentifrices, avec, sans goût. Je suis obligée de la tenir car elle mord fort, j’ai plein de marques su