La déclaration a fait bondir les associations d’usagers de la santé et les soignants : devant les sénateurs sur le point d’étudier le budget de la Sécu, la ministre de la Santé a annoncé que le remboursement des médicaments et des consultations médicales serait rogné de 5 % l’an prochain. Les patients en affection longue durée ne seront pas concernés ainsi que, pour les médicaments, les plus modestes éligibles à la complémentaire santé solidaire. Les autres devront compter sur les complémentaires santé, qui ont déjà prévenu qu’elles allaient augmenter les cotisations des assurés. La facture pour se soigner devrait donc encore s’alourdir en 2025.
Pour le gouvernement, il s’agit de poursuivre son objectif d’une réduction de 5 milliards d’euros d’économies dans les dépenses de l’assurance maladie. Afin de maîtriser le «dérapage», répète-t-il. La décision n’étonne pas l’auteur de la Bataille de la Sécu, Nicolas da Silva, également maître de conférences à l’université Sorbonne Paris-Nord, puisqu’elle suit la logique de déremboursement suivie ces dernières années. L’économiste explique à Libération en quoi cette décision, qui pourrait baisser les dépenses à court terme, risque d’aggraver les inégalités de santé