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Contamination au cadmium : l’UFC-Que choisir met en garde sur la consommation excessive de produits chocolatés

Au delà d’un certain seuil ingéré, certaines céréales et produits chocolatés pourraient exposer à un risque accru de pathologies cardiovasculaires et de cancer, révèle l’association des consommateurs. Le bio n’est pas épargné.
D'après une étude révélée ce 21 août 2025 par UFC Que Choisir, plusieurs produits chocolatés révèlent une teneur forte en cadmium, un métal lourd qui expose à un risque accru de pathologies cardiovasculaires et de cancer. ( Dan Kitwood/Getty Images via AFP)
publié le 21 août 2025 à 11h32

Un plaisir vraiment coupable. Le chocolat contient une quantité «non négligeable» de cadmium, métal lourd aux effets nocifs pour la santé, met en garde, ce jeudi 21 août, l’UFC-Que Choisir, qui préconise de «modérer sa consommation», en particulier chez les enfants. Pour imager, l’association de défense des consommateurs explique qu’en engloutissant au petit déjeuner un bol de céréales Chocapic avec une tasse de chocolat chaud puis, comme quatre heures, deux biscuits fourrés Bjorg, un enfant de 10 ans recevra «près de la moitié de la dose maximale quotidienne de cadmium» à partir de laquelle un risque sanitaire est déclenché.

La valeur toxicologique de référence (VTR) de ce métal qui s’accumule dans l’organisme et expose à un risque accru de pathologies cardiovasculaires et de cancer a été fixée à «0,35 microgramme (μg) de cadmium par kilogramme de poids corporel par jour» par l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses).

A quoi dire adieu ?

Début juin, des médecins libéraux avaient déjà alerté sur la contamination massive des Français (principalement les enfants et les femmes) au cadmium via des engrais phosphatés utilisés en agriculture et qui se retrouvent notamment dans les céréales du petit déjeuner, le pain ou les pommes de terre.

Si les produits cacaotés mentionnés dans l’enquête d’UFC-Que Choisir respectent la teneur maximale réglementaire en cadmium d’après l’analyse réalisée par un laboratoire indépendant pour l’association en 2022, celle-ci explique à l’AFP que les consommateurs peuvent malgré tout «dépasser la dose journalière tolérable en consommant plusieurs produits contenant du cadmium dans une même journée».

Selon l’enquête, une portion de 50 grammes de biscuits Bjorg fourrés au chocolat noir représente 20 % de cette valeur toxicologique de référence chez un enfant, contre 8 % pour un adulte. Une part qui atteint 11 % chez l’enfant et 5 % chez l’adulte pour une portion de 46 grammes de Chocapic, ou encore 17 % et 7 % pour 13,5 grammes de chocolat en poudre Poulain grand arôme intense 70 % de cacao. Des teneurs confirmées à l’association par Bjorg et par le propriétaire de la marque Poulain, Nestlé (Carambar & Co) ayant pour sa part indiqué à l’AFP ne pas ajouter de cadmium mais que celui-ci peut être «présent à l’état de traces dans certaines matières premières».

L’UFC-Que Choisir pointe en outre la présence encore plus forte du cadmium dans le chocolat bio et suggère de privilégier les tablettes bio «dont les fèves ne sont pas importées d’Amérique latine», car le cadmium est très présent naturellement dans certaines zones de production de cette région, qui reste néanmoins marginale dans les zones de provenance du cacao consommé en France, où le produit principal provient d’Afrique de l’ouest. L’Anses indiquait début juin à l’AFP qu’elle devrait publier «en fin d’année» ses travaux en cours visant à évaluer l’exposition humaine au cadmium, afin de définir «des leviers d’action pour réduire l’imprégnation de la population française».