La pilule masculine va-t-elle enfin voir le jour ? C’est en tout cas ce à quoi s’attelle une équipe de chercheurs américains, qui a annoncé mercredi avoir développé une pilule de contraception à destination des hommes. Testée pour l’heure uniquement sur des souris, elle atteint une efficacité de 99%. Les essais sur l’homme sont programmés pour la deuxième partie de 2022. S’ils s’avèrent concluants, une commercialisation pourrait être envisagée d’ici cinq ans. Micheline Misrahi-Abadou, professeure de biochimie et biologie moléculaire à l’université Paris-Saclay, salue une «avancée très importante». Jusqu’alors, les tentatives de développement d’une pilule masculine étaient peu prometteuses et utilisaient des techniques hormonales. «On a beaucoup essayé la testostérone chez l’homme, qui a un effet inhibiteur sur l’axe de contrôle de la spermatogenèse [le processus de fabrication des spermatozoïdes, ndlr]», développe Micheline Misrahi-Abadou, également référente nationale pour les infertilités génétiques à l’hôpital Bicêtre. «Mais les essais montraient qu’il y avait des complications, et qu’on n’arrivait pas à complètement inhiber la spermatogenèse», reprend-elle.
«Extrêmement prometteur»
Les chercheurs américains, eux, ne font pas appel aux hormones, mais à un composé chimique. Dans le corps, la formation des spermatozoïdes se fait grâce à l’acide rétinoïque, un dérivé de la vitamine A. Mais pour jouer ce rôle, l’acide rétinoïque a besoin d’un élément : un récepteur dit «alp