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Contraception masculine: le développement d’une pilule sans hormones marque une «avancée très importante»

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Faut-il avoir peur de la pilule ?dossier
Des chercheurs américains ont mis au point une pilule contraceptive masculine. Contrairement à d’autres essais réalisés par le passé, ce prototype ne contient pas d’hormones, et n’entraînerait pas d’effets secondaires.
Efficace sur les souris et prochainement testée chez les hommes, cette pilule contraceptive développée par des chercheurs américains pourrait être commercialisée d'ici cinq ans en cas d'essais concluants. (Ugo Padovani/Hans Lucas. AFP)
par Line Chopin
publié le 25 mars 2022 à 19h54

La pilule masculine va-t-elle enfin voir le jour ? C’est en tout cas ce à quoi s’attelle une équipe de chercheurs américains, qui a annoncé mercredi avoir développé une pilule de contraception à destination des hommes. Testée pour l’heure uniquement sur des souris, elle atteint une efficacité de 99%. Les essais sur l’homme sont programmés pour la deuxième partie de 2022. S’ils s’avèrent concluants, une commercialisation pourrait être envisagée d’ici cinq ans. Micheline Misrahi-Abadou, professeure de biochimie et biologie moléculaire à l’université Paris-Saclay, salue une «avancée très importante». Jusqu’alors, les tentatives de développement d’une pilule masculine étaient peu prometteuses et utilisaient des techniques hormonales. «On a beaucoup essayé la testostérone chez l’homme, qui a un effet inhibiteur sur l’axe de contrôle de la spermatogenèse [le processus de fabrication des spermatozoïdes, ndlr]», développe Micheline Misrahi-Abadou, également référente nationale pour les infertilités génétiques à l’hôpital Bicêtre. «Mais les essais montraient qu’il y avait des complications, et qu’on n’arrivait pas à complètement inhiber la spermatogenèse», reprend-elle.

«Extrêmement prometteur»

Les chercheurs américains, eux, ne font pas appel aux hormones, mais à un composé chimique. Dans le corps, la formation des spermatozoïdes se fait grâce à l’acide rétinoïque, un dérivé de la vitamine A. Mais pour jouer ce rôle, l’acide rétinoïque a besoin d’un élément : un récepteur dit «alp