En matière de campagnes de santé publique, le choix est toujours délicat entre des messages généralistes s’adressant à toute la population, et d’autres, ceux-là plus ciblés et plus directs. Avec cette interrogation : quelle est au final la stratégie la plus efficace ? La réponse n’est pas évidente, ce qu’on constate régulièrement en matière de lutte contre le tabagisme, où les campagnes généralistes se révèlent efficaces auprès des classes aisées, mais beaucoup moins auprès des classes plus modestes, avec à terme l’effet pervers d’aggraver les inégalités sociales de santé. Un comble.
En ce mois sans tabac, Santé publique France rend publique une étude très ciblée qui suscite un grand intérêt, centrée autour de «l’impact des campagnes de prévention du tabagisme chez les personnes en situation de handicap intellectuel», et «des prévalences du tabagisme et du vapotage, les types de produits consommés» chez ces mêmes personnes. Drôle d’idée, diront certains… A quoi bon en effet regarder ce qui se passe chez les déficients légers qui représenteraient 2 % de la population (1) ? En tout cas, même si cela ne regroupe pas les mêmes personnes, cela fume beaucoup dans les hôpitaux psychiatriques, et ce n’est pas sans conséquence : une étude française a par exemple fait état de 66 % de fumeurs chez les patients souffrant de schizophrénie, entraînant une espérance de vie réduite de dix à vingt ans.
Là, nos chercheurs se sont donc penchés sur les déficients légers. Et cette ét