«Non, faut pas tuer Juliette, si elle est médecin, on n’aura plus de vaccin !» La phrase sort dans le brouhaha d’un groupe de sixième, lundi 7 avril, dans une salle du collège Rognoni, dans le Ve arrondissement de Paris. Qu’on se rassure : ils sont seulement munis de cartes. Elles leur donnent chacun un rôle, caché aux autres. Les joueurs-médecins doivent éliminer les joueurs-virus qui, chaque tour, infectent un camarade. Antoine (1) a le rôle du toubib, il choisit de vacciner sa voisine de gauche. Sauf qu’elle est déjà infectée. Action inutile. Il prend sa tête dans ses mains. Les virus étaient deux au départ, ils sont quatre maintenant. Comment lutter contre la propagation des papillomavirus (HPV) sans savoir où ils se trouvent ?
La question était fictive, en cette matinée d’avril ; elle leur sera à nouveau posée au collège l’année prochaine. C’était la grande nouveauté de l’année scolaire 2023-2024 : proposer à tous les cinquièmes de se faire vacciner contre les HPV, dans leur établissement, gratuitement. L’injection, en deux doses, est recommandée de 11 à 14 ans (rat