Devant un écran d’ordinateur, dans les transports ou au travail, les Français passent en moyenne sept heures par jour en position immobile. Une sédentarité qui augmente le risque de développer des maladies telles que le diabète de type 2, l’obésité, les maladies cardiovasculaires, respiratoires, ostéoarticulaires, ou encore certains cancers, alerte l’Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses) dans ses recommandations publiées ce mercredi 8 octobre.
Saisie par le ministère de la Santé, l’agence a passé en revue plus de 75 études robustes sur les bénéfices des activités rompant l’immobilité. Résultat : «Marcher cinq minutes toutes les trente minutes, avec une intensité faible à modérée, améliore les paramètres métaboliques, comme la glycémie ou l’insulinémie.» Des préconisations qui relèvent d’un cran celles déjà transmises en 2016 – qui recommandaient de marcher «toutes les deux heures».
Effets physiologiques
«Mais il ne suffit pas de se lever, de faire un tour du bureau et de se rasseoir : la rupture de sédentarité doit durer trois à cinq minutes et mobiliser suffisamment la motricité, comme avec une marche rapide», a expliqué Irène Margaritis, adjointe au directeur de l’alimentation, de la santé animale et végétale de l’Anses. Mais pour quels résultats ? Quitter régulièrement la position assise, précise l’étude, bénéficie aussi aux fonctions cognitives et entraîne une amélioration de l’attention, du temps de réaction, de l’humeur et une diminution de la sensation de fatigue.
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D’autres leviers que la marche (le vélo, les escaliers, le renforcement musculaire…) présentent également des effets physiologiques intéressants. «Mais on n’a pas suffisamment de données robustes pour faire des recommandations précises», note Irène Margaritis.
Changer la culture collective
Au-delà des comportements individuels, l’Anses recommande de créer des environnements plus favorables à un mode de vie actif. «Pour l’instant, il n’y a pas de culture collective des ruptures de sédentarité, regrette la scientifique. Au travail, dans le tertiaire, il y a souvent de longues réunions sans pause ; à l’école, les enfants sont contraints à des temps de sédentarité élevés, qui sont néfastes et les conditionnent pour l’avenir.»
Mais l’Anses insiste : pour préserver sa santé, être moins sédentaire ne suffit pas. Il faut aussi une bonne dose d’activité physique ; se déplacer à pied ou à vélo, prendre les escaliers, être actif chez soi… L’Organisation mondiale de la santé (OMS) recommande pour sa part aux adultes au moins 150 minutes d’activité physique modérée hebdomadaire (marche, natation, vélo…) ou 75 minutes d’activité intense (course à pied, sports collectifs…), ou une combinaison des deux.