Grégory Emery n’a pas attendu que la question lui soit posée. En ce 6 février, à la cinquantaine de journalistes qui l’écoutent en visioconférence, le directeur général de la santé, l’homme-orchestre de la politique sanitaire nationale, le dit d’emblée : «Notre système de santé s’est préparé à un risque pandémique. Nous avons les moyens de la réponse si d’aventure nous faisons face à une épidémie de grippe aviaire.» La focale est précise, le propos rassurant, dans un contexte international qui l’est de moins en moins.
Avec la contamination massive des troupeaux de vaches laitières aux Etats-Unis, le virus H5N1 s’est rapproché dangereusement de l’homme. Aux 80 cas humains répertoriés en 2024, s’en est ajouté un nouveau début 2025, cette fois en Angleterre, à deux heures de Paris. Aucun signe de transmission interhumaine par voie aérienne n’ayant été identifié, l’OMS qualifie le risque actuel de «faible pour la population