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Reportage

Covid en Aveyron : «Tout le monde déprime, ça devient super pénible»

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La pandémie de Covid-19 en Francedossier
Dans le département du Sud-Ouest, moins affecté que le reste du pays par l’épidémie, les habitants attendent avec impatience la levée de certaines restrictions sanitaires et notamment la réouverture des restaurants.
Un concert devant la Maison du Peuple de Millau, ce vendredi. (David Richard/Transit pour Libération)
par Elsa Souchay et photos David Richard. Transit
publié le 5 mars 2021 à 4h49

Un rayon de soleil, un café à emporter et une chocolatine (un pain au chocolat, ndlr). Place de la Capelle, à Millau (Aveyron), c’est l’heure de la courte pause pour Deborah, intérimaire de 35 ans : «Tout le monde déprime, ça devient super pénible», soupire-t-elle. Déjà l’heure de partir : «Il faut tenir et espérer que ça va finir vite.» Dans la sous-préfecture de l’Aveyron, la Capelle est devenue un de ces points de rendez-vous en milieu ouvert pour voir du monde malgré les restrictions. Le département conserve depuis le début de l’année une situation sanitaire moins dure que beaucoup d’autres en France. Mercredi, l’agence régionale de santé (ARS) y annonçait un taux d’incidence en baisse à 79 pour 100 000 habitants. On y compte 88 hospitalisations dont 6 en réanimation. Une accalmie qui «pourrait n’être que de courte durée» selon l’ARS, mais qui fait naître un certain désir que «ça s’arrête».

«Tiré par les cheveux»

Un militaire de la légion étrangère, descendu le temps d’une permission du camp du Larzac, pourtant rodé à la discipline, trouve «difficile» la situation et regrette «qu’on oublie notre nature et notre besoin d’être avec d’autres». Sentiment partagé par Dimitri, barman saisonnier qui «vit très mal» la période. Lui aussi se retrouve avec un petit groupe tous les jours à la Capelle. Il trouve «un peu tiré par les cheveux» qu’on oblige à porter le masque dans les rues de la ville «ou au bord de la rivière». Et il n’est