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Libération
Journal d'un système de santé en crise

Covid et JO, consignes fluctuantes et langue de bois

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Journal d'épidémie, par Christian Lehmanndossier
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Christian Lehmann est médecin et écrivain. Pour «Libération», il tient la chronique d’une société longtemps traversée par le coronavirus.
Une des médecins de la sélection olympique finlandaise lors des JO de Paris, le 31 juillet. (Heikki Saukkomaa/Lehtikuv. SIPA)
publié le 5 août 2024 à 13h38

Tout va bien. Démissionnaires ou pas, les ministres continuent d’aligner les éléments de langage auxquels ils nous ont habitués. L’eau de la Seine est baignable, et il n’existe pas de risque de cluster dans le village olympique. Des athlètes sont infectés par Sars-CoV-2 malgré les précautions et les mesures-barrières mises en place au sein de nombreuses équipes, apparemment pas plus rassurées que ça par les déclarations de Frédéric Valletoux, l’encore ministre de la Santé (et de la Prévention, semble-t-il), qui visitait, il y a deux semaines, les sites de soins des Jeux olympiques, muni d’un masque chirurgical comme si nous étions encore en mars 2020 et que personne ne lui avait dit pour les FFP2.

«Participant importun»

Le tweet où il s’enorgueillissait le 25 juillet de la qualité des préparatifs des équipes de soins de l’hôpital Bichat, établissement fléché pour recevoir les athlètes, avait heurté nombre de militants de la santé publique, qui lui avaient fait remarquer qu’apparemment seuls les athlètes avaient droit à des soignants masqués (fût-ce avec un masque d’efficacité suboptimale). Qu’à cela ne tienne, dès le 1er août, les nouvelles visites du ministre démissionnaire à la polyclinique installée au centre du village olympique s’effectuaient à visage