Tous les ans, on l’attend. Le rapport de l’Observatoire de l’accès aux droits et aux soins de Médecins du monde est devenu le baromètre des inégalités de santé. Cette année, on l’attendait d’autant plus qu’il était centré sur les personnes en grande fragilité pendant l’épidémie du Covid.
«Ce fut une occasion manquée», a tranché la nouvelle présidente de Médecins du monde, Carine Rolland. Peu de progrès. «La crise du Covid aurait pu accélérer une prise de conscience des difficultés dans l’accès aux soins des plus démunis. Cela n’aura pas été le cas», nous disait un ancien dirigeant de l’ONG. Pour autant, la fatalité n’est pas complètement de mise : «Les pouvoirs publics ont momentanément pu apporter des solutions pour lutter contre le virus en augmentant le nombre de places d’hébergement, en réduisant la surpopulation carcérale, en installant des accès à l’eau dans les squats et bidonvilles sur certains territoires, en proposant la mise en place d’équipes mobiles sanitaires (EMS) ou encore en adoptant des mesures facilitatrices pour l’accès aux droits et aux soins des populations en situation de précarité.»
Mais voilà, rien n’est simple. D’autant que la santé n’est pas la première des priorités des plus démunis, du moins dans son volet purement médical. Pour lutter contre le virus, il faut déjà