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Enigme

Covid long : «Je me disais que ça passerait au bout de six mois. Maintenant ça fait trois ans»

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La pandémie de Covid-19 en Francedossier
Des parcours spécialisés pour accompagner et soigner cette maladie chronique complexe ont été mis en place, notamment à Paris ou dans l’Hérault, mais les soignants formés et les financements manquent.
Au sein de l'unité Casper (rééducation des Covid long) de Hôtel-Dieu AP-HP, à Paris, le 11 février 2025. (Marie Rouge/Libération)
publié le 28 février 2025 à 20h52

Trois ans plus tard, Sophie (1) regrette encore sa vie «d’avant». Ces kilomètres de vélo sans difficultés, ces soirées entre copines où elle pouvait danser sans s’épuiser. Ou simplement vivre sans «compartimenter» ses journées pour se reposer au moindre effort. Cette Parisienne de 45 ans, asthmatique, a été hospitalisée douze jours en janvier 2022 pour Covid. Elle a ensuite repris son travail, progressivement, après deux mois d’arrêt. Mais sont arrivés ces vertiges. Cette fatigue. Ces problèmes de concentration. Sans explication ni solution durable, malgré les multiples consultations, examens, rééducations. Il y a eu, c’est vrai, des phases de mieux – un an et demi pour la plus longue. Puis des rechutes. La dernière depuis décembre, «après avoir attrapé un virus». Sophie va sans doute quitter son nouveau boulot, dans l’associatif – «mon employeur refuse d’adapter mon poste». Mais elle redoute les galères financières, et elle risque de n’avoir aucune aide. «Je me disais que ça passerait au bout de six mois. Maintenant ça fait trois ans.» Sa gorge se serre. Sa voix éraillée par moments est un énième mystère. «Je veux comprendre ce que j’ai.»

IIs étaient environ deux millions en France, fin 2022, à être affectés au quotidien par des symptômes persistants tro