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Addiction

Crack à Paris : les politiques se renvoient la balle

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Les rassemblements de consommateurs de cette drogue dans le nord-est de la capitale laissent les riverains désemparés et les acteurs sociaux démunis. Si les préconisations sanitaires sont unanimes, les actes politiques manquent.
L'entrée du jardin d'Eole, dans le XVIIIe arrondissement de Paris, reste ouverte le soir pour accueillir sur quelques dizaines de mètres les consommateurs de crack. Le reste du parc demeure fermé. (Stéphane Lagoutte/Myop pour Libération)
par Charles Delouche-Bertolasi et photo Stéphane Lagoutte. Myop
publié le 29 mai 2021 à 15h22
(mis à jour le 29 mai 2021 à 18h37)

La situation ressemble de plus en plus à un triste match de ping-pong. Au lieu de la balle, c’est un caillou de crack que les pouvoirs publics se renvoient années après années. Depuis l’évacuation, en 2019, de «la colline» du crack située à Porte de la Chapelle, la spirale s’est étendue aux arrondissements voisins, jusqu’à la petite couronne. L’association de réduction des risques Gaïa dénombre environ 5 000 fumeurs de ce dérivé de la cocaïne répartis dans le nord-est parisien.

Les tensions se sont cristallisées ces dernières semaines autour de la place Stalingrad, justifiant la réquisition «temporaire» d’une partie du jardin d’Eole, à 500 mètres de là, par la préfecture de police et la mairie de Paris.

Pourtant, les propositions pour améliorer la situation ne manquent pas. En mars, l’Observatoire français des drogues et des toxicomanies ainsi que l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm) rendaient un rapport commun. «S’il n’existe pas de traitement de substitution pour le crack, contrairement à l’héroïne, les dispositifs d’hébergement associés à une prise en charge psychosociale permettent une régulation des consommations et une présence moins importante des usagers dans l’espace public», souligne auprès de Libération Marie Jauffret-Roustide, sociologue de l’Inserm qui a coordon