Ce délégué syndical CGT de l’un des plus grands hôpitaux psychiatriques de France le dit avec presque des larmes aux yeux : «Regardez, même pour cette journée d’action pour la santé le 13 octobre [lors de la mobilisation intersyndicale contre l’austérité et pour l’augmentation des salaires, ndlr], nous étions si peu nombreux. Personne ou presque ne se mobilise. Dans l’hôpital, j’ai le sentiment d’être seul. Ceux qui y croyaient encore sont partis. La seule chose que l’on peut attendre, c’est un réveil de la population. Aujourd’hui, leur santé est en danger, nos malades sont mal pris en charge, la population doit le dire haut et fort.»
D’une certaine manière, ce constat un rien désespéré résonne avec celui dressé par l’Union nationale des associations des familles et amis de personnes malades et /ou handicapées psychiques (Unafam). La publication récente de son baromètre consacré à la santé mentale et aux troubles psychiques donne un visage et des mots à ceux qui sont directement confrontés au délabrement de la prise en charge.
Restrictions de liberté
Des chiffres, d’abord. Près des deux tiers des personnes interrogées – sur plus de 4 000 répondants – assurent que l’accès à un p