Dans l‘allée qui relie les deux ailes du bâtiment, les bruits de pas lointains d‘un homme en blouse blanche viennent rompre le silence pesant qui s’est emparé des lieux. A l‘entrée, des lettres imprimées en rouge et orange ont été scotchées sur un panneau métallique : «Urgences fermées.» Déserté, l‘hôpital de Poindimié, ville de 5 000 habitants très majoritairement kanak située sur la côte est de la Nouvelle-Calédonie, a perdu à peu près tout ce qui faisait de lui un exemple de santé de proximité. «On a été jusqu’à 70 à travailler ici», se souvient François Baur.
Le médecin généraliste est arrivé de métropole au début des années 2000 dans ce complexe construit en 1998, où il exerçait aux côtés de kinés, d‘ergothérapeutes, d‘assistantes sociales ou encore d‘orthophonistes. Tous ont quitté l‘hôpital, entraînant la fermeture des 40 lits. François Baur a désormais pour seul collègue un médecin burundais, avec qui il partage le planning des consultations du lundi au vendredi, dernière offre de soins encore dispensée par l‘hôpital.
Willy Abayizeye est arrivé du Burundi en octobre, après la décision du gouvernement calédonien d‘autoriser l‘embauche de m