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Indigestion

Dans le bassin d’Arcachon, des ostréiculteurs bloquent l’A660 pour alerter sur leur situation

Depuis l’interdiction de la vente d’huîtres fin décembre à cause d’un norovirus, les ostréiculteurs s’inquiètent de l’état de la filière. Ce lundi 5 février à Biganos (Sud-Ouest), plusieurs dizaines d’entre eux ont installé un barrage filtrant sur l’A660.
La remorque d'un ostréiculteur bloque l'autoroute près de Biganos (Sud-Ouest), le 5 février 2024. (Philippe Lopez/AFP)
publié le 5 février 2024 à 12h40

Après les blocages des agriculteurs, celui des ostréiculteurs. A Arcachon, les producteurs d’huîtres du bassin se sont réunis ce lundi 5 février au matin pour alerter sur la situation difficile que traverse la profession après l’interdiction de la vente de leurs huîtres fin décembre à cause d’une contamination au norovirus. Vers 6 heures, plusieurs dizaines d’entre eux ont installé un barrage filtrant sur l’asphalte de l’A660, au niveau de Biganos (Sud-Ouest). Comme le rapporte France Bleu, les manifestants ont également installé des stands de dégustation d’huîtres pour les automobilistes.

Au programme également, distribution de tracts, dans lequel les professionnels dénoncent leurs «chiffres d’affaires amputés» et les ventes «en chute libre» depuis le 27 décembre. «Par chance, de nombreux clients nous soutiennent, mais cela ne suffira pas. C’est, pour certains d’entre nous, l’impossibilité de se verser un salaire, de payer nos employés, nos cotisations et de rembourser nos emprunts», relate Sud-Ouest. Leurs craintes : que des entreprises soient contraintes à licencier, voire à déposer le bilan, faute de revenus.

Plaintes contre X

Les huîtres du bassin d’Arcachon ont été interdites à la consommation et à la vente entre le 27 décembre et le 19 janvier. Durant la même période, celles du Calvados, de la Manche ou encore de la Vendée ont également été victimes d’une contamination d’un norovirus responsable de gastro-entérites. Selon les ostréiculteurs d’Arcachon, le système d’assainissement des rives du Bassin, débordé par les fortes précipitations de l’automne, est en cause dans la contamination. En réaction aux interdictions de commercialisation en Vendée et en Loire-Atlantique, le Comité régional de la conchyliculture des Pays-de-la-Loire a pour sa part déposé trois plaintes contre X le 11 janvier.

Et pour cause, les fêtes de fin d’année représentent une part importante du chiffre d’affaires des 300 entreprises ostréicoles d’Arcachon. Cette interruption a donc mis à mal la filière. Le président du comité régional de la conchyliculture Arcachon-Aquitaine et ostréiculteur à Gujan-Mestras, Olivier Laban, estimait ainsi le 5 janvier sur France Info que les pertes pour les producteurs d’Arcachon s’élevaient à 7 millions d’euros de chiffres d’affaires et 5 millions d’euros de marge brute.

Face à l’inquiétude du secteur, la préfecture de Gironde et de Nouvelle-Aquitaine avait annoncé dans la foulée une bienveillance fiscale de la part de l’Etat en attendant une demande de dispositif d’indemnisations auprès de l’Union européenne. Aucune pénalité pour retards de paiement d’impôts ou de charges ne devrait être appliquée. Des mesures de chômage partiel devraient également être possibles. L’Etat devait «veiller à ce que les entreprises qui peuvent rencontrer des difficultés de trésorerie, des difficultés sociales ou fiscales, soient prises en considération et accompagnées», avait déclaré le préfet Etienne Guyot à la presse. Pas de quoi, pour l’heure, rassurer les ostréiculteurs.